Encore une fois pour ceux qui ont reçu l'enseignement ce dimanche !🔻
Sanskrit : महामुद्रा
Trad. : le grand geste
CHAKRA CONCERNÉ :
Élévation de la Kundalini, pratique extrêmement puissante. Tous les chakras sont concernés. Bîja-mantra : OM ou RAM ou RAM/KSHAM.
Maha Mudra est une excellente posture / geste pour préparer la position assise et travailler les kumbakas: elle assouplit les articulations des hanches, des genoux et des chevilles et tonifie les muscles dorsaux, tout en augmentant la conscience et la compréhension du positionnement de la colonne vertébrale utiles au perfectionnement de l’assise.
L’appellation « grand », mahā, se comprend aisément : il s’agit d’une posture d’une grande importance qui jouit d’une place majeure dans la panoplie des outils du yoga. Au-delà de cette idée de grandeur, le mot renvoie aussi à la notion d’ascendance : les personnes qui nous ont précédées. Un héritage, non pas au sens de « biens » à léguer, mais au sens d’ « acquis » transmis par les générations antérieures. On pourrait, par extrapolation, faire un lien avec la génétique.
Maha Mudra ne porte pas le nom de āsana, comme la quasi-totalité des poses du yoga, mais celui de mudrā, sceau ou geste symbolique. La notion de sceau signifie que la position va tendre à sceller l’énergie dans une partie du corps ; dans cette posture, en l’occurrence, il s’agit du buste en général et de la poitrine en particulier.
Classification
Technique & variantes :
Attention : avoir été complètement initié avec un enseignant qui lui-même l’a été est INDISPENSABLE !
Côté gauche : IDA
Position assise
Allonger la jambe gauche, légèrement sur le côté.
Plier la jambe droite, talon en appui sur le périnée.
Attraper les orteils du pied gauche avec les 2 mains.
Redresser le buste et rentrer le menton (Jalandhara Bandha), de sorte à ralentir l’air dans la gorge (respiration Ujjayi). Les bras sont tendus. Expirer.
Puis inspirer complètement et profondément
- Resserrer l’anus (Mula Bandha),
- Rentrer le ventre et remonter le diaphragme, qui est aspiré vers le haut, alors que les côtes s’écartent : la poitrine reste ouverte (Uddiyana Bandha avec poumons pleins).
- Étirer la colonne vertébrale sur toute sa longueur en maintenant le menton rentré.
Rétention à poumons pleins, tenir apana et prana en fusion dans le ventre pendant le temps possible, c'est la phase d'harmonisation. Si l'on retient le souffle plus longtemps, il y a échauffement de plus en plus puissant, de fois en fois, de jours en jours et nous entrons dans la phase de la montée de l'énergie, l'éveil de la kundalini.
Ensuite recommencer de la même façon avec le côté droit PINGALA, et enfin avec le centre SUSUMNA.
On peut pratiquer soit côté gauche, centre et côté droit, 3 - 5 - 7 fois, soit faire tout du même côté 3- 5 - 7 fois à gauche / 3 - 5 - 7 fois à droite, 3 - 5 - 7 fois au centre.
La seconde proposition est plus puissante mais plus fatigante pour le dos.
Les yeux sont toujours fermés pendant toute la pratique, même dans les changements de côté et centre.
Par Sri Mahesh dans la revue « Yoga et Vie » : Plier la jambe gauche en plaçant le talon contre le périnée, puis saisir l’orteil du pied droit avec les doigts, le dos bien étiré. Sur l’inspiration réciter mentalement « Vishnu » en portant la concentration sur le centre du nombril (Manipûra). Puis au cours de l’expiration, se pencher vers les jambes en récitant mentalement « Mahesha » (Shiva) en portant la concentration entre les sourcils (Ajna). Rester en rétention poumons vides en récitant mentalement « Brahmâ » en portant la concentration sur le cœur. On ajoute alors la contraction des trois bandhas (mûla – uddiyana – jalandhara). Puis changer de jambe. La pratique s’effectue jusqu’à cinq cycles respiratoires d’environ une minute chacun.
Par B.K.S. Iyengar dans « Yoga Dipika – lumière sur le Yoga » : Après avoir saisi l’orteil du pied droit et avoir étiré le dos, le menton en jalandhara bandha, inspirer avec le bruissement de ujjayi prânâyâma, puis poumons pleins consolider jalandhara et ajouter mûla et uddiyana bandha. Détendre les trois bandhas avant de procéder à l’expiration toujours en ujjayi prânâyâma. Faire jusqu’à trois minutes de pratique avec chaque jambe.
Par Swami Satyananda Saraswati : Toujours avec la même posture, après avoir saisi l’orteil du pied droit avec les doigts, il faut basculer la tête en jalandhara, puis prendre une bonne inspiration (ujjayi prânâyâma), ajouter khéchari mudra (amener le bout de la langue contre le palais supérieur, jusqu’au fond de la gorge), shambhavi mudra (fixation du regard entre les sourcils) et mûla bandha, tenir poumons pleins en effectuant une rotation de la conscience depuis le centre entre les sourcils, jusqu’à la gorge et à la base de la colonne vertébrale en répétant mentalement « âjnâ, vishuddha, muladhara ». Puis relâcher les bandhas, et expirer lentement en ujjayi prânâyâma
Savoir mettre en place : mulabandha, uddyana bandha, jalandhara bandha, shambavi mudrâ et kechari mudrâ => indispensable !
Effets : La pratique de Maha Mudra permet une action sur tous les muscles étayant la colonne vertébrale, libérant les nerfs s’insérant à tous les niveaux. Assouplit l’articulation coxo-fémorale, les genoux. Développe la légèreté du corps, tonifie les organes abdominaux, les reins, les glandes surrénales, améliore la digestion, assure la clarté de la pensée, évite les problèmes de prostate. Pour les femmes souffrant d’une descente de matrice, ramène l’utérus dans sa position normale. Maha Mudrâ stimule, tonifie la colonne vertébrale intérieurement, musculairement à tous les niveaux. Elle stimule aussi le système immunitaire, aide profitable en cas d'asthme et d'allergies. Maha Mudrâ se pratique tous les jours, pendant 2 à 3 mois pour bénéficier de ses apports médicinaux. Dans un premier temps, on équilibre les énergies lunaires, solaires et les énergies centrales, celles du feu et mettre en harmonie, en phase, ces énergies entres elles pour une meilleure stabilité et un point d'équilibre à l'intérieur de soi. La personnalité est également stimulée car l'énergie du souffle, l'énergie intérieure se stabilise puis les trois énergies vont s'équilibrer.
Effets subtils : Maha Mudrâ va d'un simple entrainement, d'une purification des nadî de droite, de gauche et du centre, ainsi que d'une union des énergies, apana et prana, union qui amène petit à petit la disparition de la dualité, du doute et une fusion et purification des énergies. Le grand geste Maha Mudrâ va de ses prémices de purification (on peut le considérer comme un Kriya d’ailleurs) à l'éveil de la kundalini. C'est un geste qui peut être un peu difficile physiquement selon la façon de le faire. Le corps doit s'habituer, progressivement Geste qui se fait sur une jambe allongée, puis sur l'autre et ensuite avec les deux jambes et qui peut se travailler en rétention à poumons vides ou à poumons pleins. Au début, il est recommandé de ne travailler qu'en rétention à poumons pleins car c'est plus facile pour tenir dans le temps et glisser dans la configuration physique, énergétique et mentale.
Réflexion :
« Les grandes causes de souffrance, et tous les maux, à commencer par la mort, sont détruits par cette mudra. C'est pourquoi les sages très avisés la nomme la "grande attitude" (Maha - Mudra ) »
On va réduire le conflit entre le souffle inspiré et le souffle expiré, entre les énergies apana - énergies de la base, de la terre, énergies animales - et les énergies prana - énergies du ♥, énergies psychologiques, intuitives et spirituelles - souvent en conflit. Apana tire toutes les énergies vers l'extérieur, vers le sol, vers la terre. Prana tire toutes les énergies vers le haut, vers le ciel, vers la pensée, vers la conscience. En permanence, cela s'exprime par le souffle [prana] qui entre et qui sort [apana]. En permanence, nous sommes tiraillés entre apana et prana. apana = corporéité. prana = esprit. Après avoir harmonisé les trois énergies, Maha Mudrâ harmonise ces deux énergies conflictuelles qui s'opposent en permanence et qui tiraillent l'individu, qui l'écartèlent vers le bas et vers le haut.
Satya.
Comments