On traîne tous nos plaies, affamés d'amour. On pense que si quelqu'un nous aime assez fort, ça recoudra nos déchirures, comblera nos vides.
On se fourre le doigt dans l'œil. L'amour, c'est pas ce qu'on reçoit, c'est ce qu'on file. À soi-même d'abord, puis aux autres, si on en a encore dans le réservoir.
Quand on se retrouve à pleurer dans une relation, à se sentir bousillé, c'est pas parce que l'autre a cessé de nous aimer. Non, c'est parce qu'on a arrêté de s'aimer soi-même, en réagissant à ce qu'il a dit, fait ou pas fait.
Ce qui nous manque, c'est pas l'amour qu'on n'a pas reçu. C'est celui qu'on n'a pas donné.
Quand on laisse tomber tout ce bordel, qu’on se débarrasse de nos illusions, on retrouve l’espace pour aimer, vraiment aimer. Aimer sans chaînes, sans peur, sans chercher à combler un trou. L’amour n’a pas de fin, il s'étend à l’infini. Il déborde, il s’accumule, il nous consume et nous libère. Plus on en donne, plus on en a.
Et là, peut-être, on comprend enfin. L'amour, ce n'est pas quelque chose qu'on mendie. C'est quelque chose qu'on devient.
Moi, quand je suis traversée par un éclair de lucidité.
« Lovers in union »
18th century
Collection Arturo Schwarz
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