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Photo du rédacteurAjna

►LA FIN DE LA SPIRITUALITÉ


Mon tapis de yoga a disparu dans le sol sous mes pieds.


Mon ashram est devenu le comptoir à café, une mauvaise blague échangée avec le barista, un sourire amical qui se glisse sur un visage gelé, et le monde entier nous accepte.


Mon temple est le centre commercial, la salle d'attente du dentiste, la prairie vide du matin avec sa douce lumière jaune et son innocence.

Mon gourou est le rugissement qui couve dans le ventre, la mélancolie de la soirée et l'espoir et le désespoir de l'intensité de l’existence.


Il n'y a rien à ajouter.


Mon éveil est le moment ordinaire, cette expérience mondaine trempée dans le doux nectar de ma propre attention.

Mon origine est le souffle et le souffle est ma destination.

Ma lignée, c'est la chatte affamée qui me salue pendant ma promenade du soir, qui se promène à côté de moi, frotte sa fourrure contre mon tibia, sa fourrure douce comme la couverture de cachemire dont grand-mère nous enveloppait quand les nuits arrivaient tôt, sa fourrure devenant peau, et le chat se mettant nonchalamment à parcourir un emballage de sandwich jeté à terre, et moi à continuer mon chemin.


Ma spiritualité a la terre pour tréfonds; elle est dans la boue, la chaleur, les entrailles, les gênes et les désagréments, le cri pour la mère et le courage de pénétrer des régions inexplorées de la psyché. C'est le désir ardent de rentrer chez soi et la joie de ce retour épuisant.

Mon extase n'est rien que l'esprit ne puisse saisir, même en un milliard d'années de recherche.


Ma joie est simple, comme ceux qui ont vécu une vie bien remplie et qui sont prêts à mourir.


Je m'allonge dans la prairie, mon sac à dos en oreiller, mes mains s’enfoncent dans l'herbe soyeuse et collante, toute ma vie réduite à une seule pensée, à un seul souvenir et à une seule vision momentanée, et puis tout cela disparaît aussi, et m’accompagne, remplacé par la prairie elle-même, sa douce lumière jaune et son air pur vivifiant, son espoir et sa promesse, sa plénitude et sa douceur.


Ne me cherchez pas.

Vous ne me trouverez pas ici, ou ne me reconnaîtrez pas si vous le faites. Je suis invisible parce que je suis devenu tout ce qui est vu et tout ce qui est connu et encore inconnu.


Je n’ai pas de pratique spirituelle.

J'ai été détruit, déconstruit, désossé et je suis né de nouveau, reconstitué en tant qu’homme, une forme sans forme.

J'ai été recréé inséparable de cette banalité, ressuscité à travers le ventre des oiseaux, riant, à l’aube, sur les fils électriques.


►Jeff Foster

Le développement personnel, bien que prometteur de croissance et d'épanouissement, n'est pas exempt de dérives. Ces dernières sont souvent liées à une quête excessive de soi, à une commercialisation démesurée de pratiques spirituelles et à une confusion entre expérience personnelle et vérité universelle.


Quelles sont les causes de ces dérives ?

  1. La quête de la performance : Dans une société où la performance est valorisée, le développement personnel est parfois perçu comme un moyen d'optimiser ses capacités et d'atteindre des objectifs précis. Cette quête de performance peut conduire à une course effrénée et à une négligence des besoins fondamentaux de l'être humain.

  2. La commercialisation du spirituel : Le marché du développement personnel est florissant, offrant une multitude de produits et de services. Cette commercialisation peut parfois dénaturer les pratiques spirituelles en les réduisant à de simples techniques de bien-être.

  3. L'individualisme exacerbé : En mettant l'accent sur le développement personnel, on risque de favoriser un individualisme exacerbé qui peut conduire à l'isolement et à une perte du sens du collectif.

  4. La confusion entre expérience personnelle et vérité universelle : Chacun vit une expérience spirituelle unique. Cependant, certaines personnes peuvent être tentées de présenter leur expérience comme une vérité universelle, créant ainsi des dogmes et des sectes.

  5. Le manque de cadre éthique : Le développement personnel n'étant pas réglementé, il peut être difficile de distinguer les pratiques bénéfiques de celles qui sont potentiellement dangereuses.


Les conséquences de ces dérives

  • Des attentes irréalistes: Les personnes en quête de développement personnel peuvent se fixer des objectifs trop élevés, ce qui peut conduire à la frustration et à la déception.

  • Une perte de sens: En se focalisant uniquement sur le développement de soi, on peut perdre de vue le sens plus large de la vie et les relations avec les autres.

  • Des manipulations : Certaines personnes mal intentionnées peuvent profiter de la vulnérabilité des personnes en quête de sens pour les manipuler et les exploiter.

  • Une spiritualité de surface: En réduisant les pratiques spirituelles à des techniques de bien-être, on risque de perdre de vue leur dimension profonde et transformative.


Comment prévenir ces dérives ?

  • Cultiver un esprit critique: Il est important de se méfier des promesses miracles et de vérifier les qualifications des personnes qui proposent des accompagnements en développement personnel.

  • Privilégier les approches intégrées: Le développement personnel ne doit pas se substituer à une prise en charge médicale ou psychologique si nécessaire.

  • Se tourner vers des pratiques ancrées dans des traditions: Les pratiques spirituelles ancestrales offrent souvent un cadre solide et des repères éthiques.

  • Cultiver la communauté: Le développement personnel ne doit pas être une expérience solitaire. Les échanges avec d'autres personnes peuvent aider à maintenir une perspective équilibrée.



Le développement personnel offre de nombreuses possibilités d'épanouissement personnel, mais il est essentiel de le pratiquer avec discernement. En étant vigilant face aux dérives et en cultivant un esprit critique, chacun peut tirer le meilleur parti de cette démarche.


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