"Et maintenant , lorsque la posture est fermement établie, le yogin, maître de Lui-même, prenant une alimentation salutaire et modérée, doit se consacrer aux prânâyâmas selon la voie enseignée par son Guru. Lorsque le Souffle est agité, l’esprit est agité. Lorsque le Souffle est immobile, l’esprit est immobile, le yogin atteint la fixité. C’est pourquoi l’on doit arrêter le Souffle. Tant que le Souffle demeure dans le corps, c’est ce qu’on appelle la vie. La mort n’est rien d’autre que le départ du Souffle. C’est pourquoi l’on doit arrêter le Souffle." (Hatha-yoga-Pradîpikâ)
DEFINITION : Le prânayâma est la section du Yoga qui traite tout spécialement du Souffle. Si le terme Prâna a pu être traduit par « Souffle vital », « Champ d'énergie », (a) yama quant à lui, peut se traduire à la fois par contrôle, maîtrise, mais aussi par extension. Aussi, la définition exacte de prânayâma est-elle : «contrôle et extension du Souffle de Vie».
LES DIFFERENTES APPROCHES : Il existe différentes approches du prânayâma. Dans le Hatha-yoga tantrique, on dénombre neuf modes principaux de contrôle du souffle :
- Nâdi-Shodhana : la respiration alternée ;
- Sûrya bhédana : la traversée du soleil ;
- Ujjâyi : le victorieux ;
- Bhâstrikâ : les soufflets ;
- Shitakari : le réfrigérant ;
- Shitali : le rafraîchissant ;
- Murch’hâ : le levant ;
- Bhrâmari : l'abeille ;
- Plâvini : le flottant.
DANS LE HATHA-YOGA dit : TANTRIQUE : L'accent sera mis davantage sur le contrôle et le maintien des rétentions poumons pleins. C'est une voie difficile et volontariste qui demande beaucoup de temps, de prudence et une réelle consécration à cette discipline. Son but est d’éveiller l’énergie des profondeurs (Kundalini shakti) qui se tient comme endormie à la base de la colonne vertébrale. Au cours de son ascension dans le sushumnâ (la nâdi centrale), les différents chakras sont éveillés, jusqu’à ce que soit atteint Sahasrâra, le lotus aux mille pétales.
"Le Seigneur du Yoga, par le contrôle du souffle, conquiert les huit pouvoirs surhumains. Il traverse l’océan du péché et de la vertu et se promène librement dans les trois mondes." (Shiva Samhitâ)
DANS LE RAJA-YOGA : Le prânâyama est utilisé essentiellement pour calmer le mental. L’accent sera mis davantage ici, sur la fluidité et le rythme conscient du Souffle. Il s’agira avant tout de régulariser la respiration, afin de la rendre très calme, très lente, très subtile et en finalité presque immobile.
"La cessation de la perturbation de la respiration caractérise le prânâyâma et intervient quand on a maîtrisé asana. Les mouvements de la respiration sont l'expir, l'inspir et la suspension. En tenant compte de l'endroit où se place la respiration, de son amplitude et de son rythme, on obtient un souffle allongé et subtil. Une quatrième modalité de la respiration dépasse le plan de conscience où l'on distingue inspir et expir. Alors ce qui cache la lumière se dissipe. Et l'esprit devient capable des diverses formes de concentration." (Yoga-Sûtras)
DANS LE JNANA-YOGA : Une autre approche du prânayâma, consistera à ressentir la respiration avant tout comme un Acte sacré, ancré dans l’Eternel Présent. C'est une voie accessible au plus grand nombre, sans aucun danger, mais qui demande une attention soutenue à chaque instant et une foi ardente. C’est la voie de l’identification par le Souffle du Jnâna-yoga. Le mantra So’ham accompagne généralement cette respiration.
"La certitude de l’irréalité du monde est l’expiration. La notion, toujours présente, que "je suis l’Immanent, le Brahman" est l’inspiration ; cette notion solidement fixée dans la pensée est le Calice, la tenue du Souffle. Tel est le contrôle du Souffle de l’illuminé ; le contrôle du Souffle en appuyant sur les narines est celui de l’ignorant." (Tejo Bindu Upanishad)
Om Hari Om. Satya.
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